En octobre, les dépenses de consommation des ménages français ont enregistré un recul inattendu de 0,4 %, après une légère hausse de 0,1 % en septembre. Ces données, publiées vendredi par l’INSEE (Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques), contrastent avec les prévisions des économistes interrogés par Reuters, qui anticipaient une progression similaire à celle du mois précédent. Ce repli, bien que modéré, soulève des questions sur la résilience de la consommation des ménages dans un contexte économique marqué par des incertitudes persistantes.
Un recul tiré par les biens fabriqués et l’énergie
La baisse de la consommation en octobre s’explique principalement par une diminution des achats de biens fabriqués (-1,3 %) et par une réduction de la consommation énergétique (-1,2 %). Cette dernière est sans doute liée aux températures douces pour la saison, réduisant la demande en chauffage.
Dans le domaine des biens fabriqués, les achats de vêtements et d’équipements électroniques ont particulièrement chuté. On peut imaginer d’ailleurs que pour de nombreuses familles, des achats ont été reporté ces dernières semaines pour les réaliser à des périodes de promotions plus attractives, telles que le Black Friday ou les soldes d’hiver. Cette prudence des ménages face aux dépenses non essentielles est toutefois un indicateur de leur inquiétude concernant l’évolution de leur pouvoir d’achat.
Une exception : l’alimentation en hausse
En revanche, la consommation alimentaire a progressé de 1,2 % en octobre, offrant une note positive dans un tableau globalement morose. Cette augmentation pourrait s’expliquer par une hausse des dépenses liées à des produits festifs à l’approche des fêtes de fin d’année ou à une préférence croissante pour les produits locaux et biologiques.
⚠️ Un signal d’alerte pour l’économie
La baisse globale de la consommation reste cependant préoccupante, car elle reflète une fragilité économique sous-jacente. Les ménages français, face à des hausses de prix dans certains secteurs et à une incertitude persistante sur l’emploi, adoptent une attitude de plus en plus prudente. L’exemple de Sophie et Damien, un couple de jeunes actifs vivant à Lille, illustre bien cette situation : « Nous avons préféré réduire nos dépenses en vêtements et en loisirs pour épargner davantage, car on ne sait pas ce que l’avenir nous réserve », expliquent-ils.
️ Des implications économiques
La consommation des ménages est un moteur clé de la croissance économique française. Ce recul inattendu pourrait altérer la résilience économique et inciter les autorités à envisager des mesures de soutien ciblées. Les économistes s’inquiètent également des répercussions potentielles sur les secteurs du commerce de détail et de l’énergie, déjà fragilisés par les tendances récentes.
Si certains signaux, comme l’augmentation des dépenses alimentaires, montrent que les ménages restent actifs sur des postes essentiels, le repli global de leur consommation en octobre doit être surveillé de près. Il reflète un climat d’incertitude qui pourrait peser davantage sur l’économie en fin d’année.
