Le début de l’année 2025 voit une baisse continue des taux de crédit immobilier, apportant un certain soulagement aux emprunteurs. Cependant, la progression de la dette publique française, particulièrement visible dans l’augmentation des taux d’emprunt de l’État, soulève des inquiétudes, tant chez les professionnels que les particuliers. Comment ces dynamiques économiques influencent-elles les prêts immobiliers et quelle tendance peut-on anticiper dans les mois à venir ?
La baisse des taux immobiliers : un soulagement pour les emprunteurs
En janvier 2025, les taux de crédit immobilier continuent de se réduire, atteignant en moyenne 3,30 % pour les prêts à 20 ans, un niveau favorable après une période marquée par une envolée des taux entre 2022 et 2023. Cette tendance offre bien entendu une bouffée d’air pour les acheteurs immobiliers qui avaient vu leur capacité d’emprunt se réduire drastiquement, à cause de l’inflation et des taux élevés (-25% de capacité d’emprunt au pire de la crise). Toutefois, cette dynamique pourrait être fragilisée par des facteurs externes, notamment l’évolution de la dette publique française.
La dette publique et l’impact sur les taux d’intérêt
Depuis le début de l’année, le taux des obligations d’État françaises à 10 ans (OAT) connaît une hausse significative, atteignant les 3,5 % ; un niveau inédit depuis la crise de la zone euro en 2011. Bien que cette évolution fasse partie d’une tendance générale des taux d’emprunt en Europe, la situation particulière de la France, avec des finances publiques fragilisées et un budget non validé pour 2025, inquiète plus particulièrement les investisseurs. L’écart de 85 points de base entre le taux français et celui de l’Allemagne témoigne d’une méfiance croissante envers la stabilité économique française.
L’augmentation du taux de l’OAT a un effet direct sur les prêts immobiliers, car les banques ajustent leurs taux en fonction de cette référence. Si les taux d’emprunt de l’État continuent d’augmenter, les banques pourraient être contraintes de répercuter cette hausse sur leurs prêts, ralentissant ainsi la baisse des taux immobiliers.
L’avenir des taux de crédit immobilier : une pause avant une nouvelle tendance ?
Si la progression de l’OAT continue sur ce rythme, certains experts estiment qu’une pause dans la baisse des taux immobiliers pourrait se produire. Selon plusieurs professionnels du crédit, les taux des crédits immobiliers pourraient stagner autour de 3 % au premier semestre 2025, au lieu d’atteindre des niveaux plus bas dès le premier trimestre. Pire, la baisse continue des taux n’est envisageable que si la pression sur la dette publique se calme rapidement.
Néanmoins, les banques ont des objectifs commerciaux ambitieux et il est probable qu’elles poursuivent leurs efforts pour maintenir l’attractivité du crédit immobilier. Ainsi, même si une certaine tension demeure en raison de la situation financière de l’État, les institutions bancaires pourraient être incitées à proposer des conditions intéressantes pour attirer de nouveaux emprunteurs. et ce au détriment de leur marge… Les prochains mois seront ainsi cruciaux pour déterminer si la baisse des taux se poursuivra ou si nous assisterons à une stabilisation des conditions d’emprunt.
