Les Français achètent de moins en moins de fruits et légumes, un phénomène qui s’accentue avec le temps. Selon les chiffres présentés lors du Salon de l’Agriculture, les achats de fruits et légumes ont diminué de 2 % en 2024, avec une baisse impressionnante de 15 % en volume sur quatre ans. Cette tendance, bien que partiellement expliquée par l’inflation des années précédentes, trouve ses racines dans des facteurs multiples, allant des prix des produits frais à l’évolution des habitudes alimentaires des consommateurs.
L’inflation et les prix des fruits et légumes : un frein incontournable
L’inflation des dernières années a eu un impact considérable sur la consommation de fruits et légumes en France. Bien que les prix aient connu une légère stabilité en 2023, ils restent perçus comme trop élevés par une majorité de Français. Par exemple, des produits comme les tomates, à 4,50 euros le kilo, sont jugés inaccessibles par une part importante des consommateurs. Cette réalité est partagée par beaucoup, comme Géraldine, une consommatrice rencontrée en supermarché, qui confie acheter moins de fruits et légumes en raison de leurs prix trop élevés. Si le coût est un facteur majeur, il n’est cependant pas l’unique raison de cette baisse.
L’évolution des modes de vie : un facteur de plus en plus influent
Au-delà des prix, un autre élément majeur contribue à la réduction des achats de fruits et légumes : les modes de vie modernes. La vie trépidante des Français, où le temps consacré à la cuisine est de plus en plus réduit, pousse de nombreux consommateurs vers des solutions plus rapides et pratiques, comme les plats préparés ou les repas « prêts à l’emploi ». Delphine Taillez, directrice adjointe du Centre Interprofessionnel des Fruits et Légumes (Interfel), souligne que les produits frais, pourtant essentiels à une alimentation saine, se retrouvent souvent relégués au second plan face à un large éventail d’options alimentaires disponibles sur le marché. Les changements dans les habitudes alimentaires, notamment le snacking, surtout chez les jeunes, ont entraîné une baisse progressive de la consommation de produits frais.
Le phénomène du snacking et son impact sur la consommation des jeunes
Le snacking, avec ses produits rapides et souvent transformés, est devenu un concurrent de taille pour les fruits et légumes, notamment chez les jeunes générations. La tentation des encas sucrés ou salés, pratiques et souvent moins coûteux, attire un public de plus en plus large. En période de crise et face à des emplois du temps surchargés, la facilité d’accès à des alternatives aux repas traditionnels renforce cette tendance. Cela se traduit par un éloignement progressif des produits frais, notamment les fruits et légumes, qui demandent souvent une préparation plus longue.
le regard de l’expert : comment redynamiser la consommation de fruits et légumes ?
Face à ce déclin, plusieurs pistes peuvent être envisagées pour stimuler la consommation de fruits et légumes.
- Il semble nécessaire de mettre en place des actions incitatives, comme des prix plus attractifs pour les produits locaux et de saison, afin d’adapter l’offre à la réalité économique des Français.
- Une autre approche consisterait à encourager une meilleure éducation nutritionnelle, en valorisant les bienfaits des fruits et légumes dans des campagnes publiques.
- Enfin, la simplification de l’accès à des produits frais, à travers des services de livraison ou des solutions de consommation rapide et pratique (comme des plats à base de fruits et légumes pré-découpés), pourrait attirer de nouveaux consommateurs, en particulier les jeunes.
